Les NFTS sont des jetons digitaux non-fongibles.

Dis comme ça vous ne comprenez pas ? Rassurez-vous, c’est tout à fait normal. Mais vous verrez qu’à la fin de cet article vous comprendrez beaucoup mieux ce que cela signifie et surtout à quoi ils servent. Cependant avant toute chose précisons la différence entre les deux types de jetons digitaux qui peuvent être enregistrés sur une blockchain : les FTs (Jetons Fongibles) et les NFTs (Jetons Non-Fongibles).

Un FT fait partie d’une série de jetons digitaux identiques et interchangeables tels que le sont les bitcoins ou les ethereums. En d’autres termes si vous prêtez 1 bitcoin à un ami, il vous sera bien égal qu’il vous rende celui que vous lui avez prêté ou un autre, comme c’est le cas pour un billet de 50 euros par exemple.

Un NFT quant à lui est un jeton digital unique. Il n’en existe aucun équivalent, comme il n’existe par exemple aucun équivalent à la Joconde de Léonard de Vinci.

Un NFT est publiquement enregistré et détenu par un propriétaire sur une blockchain telle que Ethereum. Les NFTs détenus par l’adresse ETH de ce propriétaire sont des informations publiques. Cependant, seul le propriétaire de cette adresse Ethereum peut, grâce à sa clé privée, transférer ou utiliser ces NFTs. Cette notion de propriété digitale est une véritable révolution dont les implications pour notre futur sont gigantesques. Nous allons donc tenter de vous expliquer ce qui se cache derrière la récente explosion du marché des NFTs :

  • La carte unique Mbappé 2020 du jeu Sorare-5 s’est vendue pour 116,150 ETH (55 100 € au moment de la vente) aux enchères le 21 novembre 2020.
  • Une carte d’un alien très rare de la collection CryptoPunk s’est échangée le 10 juin 2021 pour 11.8 millions de dollars chez Sotheby’s.
  • L’artiste Beeple a vendu son œuvre digitale « Everydays – The First 5000 Days » le 11 mars 2021 aux enchères chez Christie’s pour un prix de 69 millions de dollars.
beeple nft
“Everydays – The first 5000 days” de Beeple

Bien que certains en soient persuadés et tentent de nous en convaincre, les gens qui ont achetés ces NFTs ne sont pas des fous furieux qui aiment jeter leur argent par les fenêtres. Ils ont en réalité compris que la valeur d’un NFT peut dériver d’une ou plusieurs des 3 choses suivantes :

  • de sa rareté (NFT collectionnable ou artistique).
  • des droits qu’il confère.
  • de l’utilisation que l’on peut en faire.

Mais avant d’entamer notre voyage vers le futur et ses métavers peuplés de NFTs collectionnables, restons sur terre et intéressons-nous à ces NFTs qui génèrent des revenus (leur conférant ainsi une valeur intrinsèque beaucoup plus évidente aux yeux de tous). Le meilleur exemple est le domaine du NFT-gaming et de ses jeux P2E (Play-To-Earn).

Le P2E (“Play-To-Earn”)

Dans ces jeux il est possible de gagner de l’argent ! C’est le concept comme son nom l’indique des jeux “Play-To-Earn” (“Jouer pour gagner de l’argent”). Quel gamer ne rêverait pas de pouvoir se payer un salaire en jouant toute la journée à GTA ?

De nombreux jeux P2E ont été créés récemment. Cependant nous prenons ici l’exemple imaginaire de GTA que nous trouvons parlant pour expliquer le concept du P2E mais auparavant une petite parenthèse s’impose pour les non-initiés : dans GTA le joueur incarne un personnage dont le but est de monter l’échelle de la pègre d’une ville imaginaire en commettant cupidement tous les délits possibles et imaginables. Un jeu dans l’air du temps, socialement responsable. Fort heureusement ce n’est qu’un jeu me direz-vous ! Et bien…

…pour l’instant ! Car dans ce GTA en mode P2E les joueurs pourront décider d’investir pour gagner de l’argent et pourraient potentiellement en faire un travail. En effet imaginons qu’un joueur investisse 3 ETHs pour acheter 2 NFTs vendus par l’éditeur dans ses fameux magasins “ammunition” : disons un magnum 357 et un fusil-mitrailleur. Dès lors bien armé il pourrait tenter de braquer la caisse d’une pharmacie ou d’un bureau de tabac en espérant qu’elle soit bien remplie. S’il est kamikaze il pourrait même s’attaquer à un des convois de fonds qui traversent régulièrement la ville avec à leurs bords jusqu’à 5000 ETHs !

Cette dernière entreprise aura cependant peu de chance de réussir car ces camions sont particulièrement bien protégés par les policiers du jeu qui ne sont pas des tendres ! En effet il s’agit d’autres joueurs qui sont payés directement par l’éditeur du jeu pour descendre les gangsters et prendre leur NFTs. Leurs contrats de travail sont des contrats intelligents (inaltérables lignes de codes fonctionnant sur une blockchain) qui stipulent que tous les NFTs qu’ils prendront aux gangsters seront rendus à l’éditeur, moyennant bien entendu une commission pour leur travail. De vrais mercenaires en somme. Bien entendus ces NFTs récupérés par l’éditeur du jeu repartiront à la vente dans les magasins ammunition. C’est d’ailleurs grâce aux ventes de ses magasins que l’éditeur du jeu est en capacité de remplir les caisses des pharmacies, bureaux de tabacs ou encore les camions de transport de fonds.

Les blockchains sur lesquelles sont basées ces jeux fonctionnent de gré-à-gré, autrement dit nul besoin de contrepartie centrale pour s’échanger des cryptomonnaies ou des NFTs entre joueurs. Poussons donc l’imagination un peu plus loin : et si vous réussissiez à braquer un convoi de fonds et à dérober les 5000 ETHs qu’il transporte, que feriez-vous ?

Retireriez-vous ces 5000 ETHs du jeu pour vous payez la maison de vos rêves (dans la vraie vie) ? Ou décideriez-vous plutôt de réinvestir tout ou partie de ce gain dans le jeu ? En effet votre budget conséquent vous permettrait par exemple de construire et faire fonctionner un casino où les autres joueurs pourraient se rendre dans l’espoir de gagner le gros lot. Ce budget vous permettrait aussi d’embaucher vos meilleurs amis pour protéger vos machines à sous et vos clients de la rapacité des autres joueurs. En leur transférant directement des NFTs et un salaire décent en ETH, cette sécurité bien armée et motivée pourraient par ailleurs récupérer des NFTs sur les braqueurs qu’elle abat, représentant ainsi une nouvelle source de revenu pour votre business.

Le métavers en mode P2E de pokacity.io qui sortira le 31 décembre 2021 (de nombreux NFTs utilisables dans ce métavers sont déjà en vente !)

Le modèle économique d’un tel jeu implique cependant que plus d’argent soit investi par les joueurs dans les magasins ammunitions que ce qui n’est redistribué dans les différentes quêtes du jeu (il y aura donc aussi des perdants). En effet une partie de cette argent devra forcément partir dans les poches de l’éditeur pour payer ses développeurs et éventuellement se dégager un profit. L’éditeur pourrait aussi opter pour un modèle d’abonnement payant pour les joueurs souhaitant participer et pourrait alors reverser dans le jeu 100% de l’argent provenant des ventes de NFTs. ll n’est cependant pas exclu que certains métavers reversent plus d’argent aux joueurs que ce qu’ils ont investi grâce par exemple à des rentrées publicitaires.

Les NFTs ouvrent donc de nouvelles perspectives pour les éditeurs de jeux vidéos et leurs adeptes. En s’invitant à l’intérieur du monde virtuel, le réel rendra les choix des joueurs beaucoup plus rationnels en raison des potentielles conséquences financières. Si les éditeurs n’avaient jamais intégré cet aspect financier avec l’euro c’est que notre système actuel leur impose une contrainte technico-légale. En effet, la seule solution pour un éditeur eût été de faire ouvrir à ses joueurs des comptes en euro permettant des échanges entre joueurs à l’intérieur du jeu et sous sa supervision. La responsabilité centrale de l’éditeur l’aurait alors obligé à acquérir le statut bancaire et à être soumis à des audits réguliers et rigoureux. A l’inverse, avec une cryptomonnaie comme Ethereum et le registre public et décentralisé que représente sa blockchain, un joueur n’a plus besoin de confier son argent à un éditeur de jeu-vidéo, qui n’a lui-même plus besoin de garder ni cet argent ni un registre des propriétaires d’objets utilisables dans son jeu. Désormais les échanges financiers fonctionnent directement de pair-à-pair (entre joueurs, ou entre joueur et éditeur). Aucun centralisateur n’est nécessaire, seule la blockchain décentralisée et inaltérable fait foi. Le rôle de l’éditeur se limite désormais à vendre des NFTs et à aller vérifier sur la blockchain Ethereum si tel ou tel joueur est bien détenteur du NFT qu’il souhaite utiliser dans le jeu.

L’avenir dira la forme que prendront de telles économies digitales fonctionnant avec des cryptomonnaies et des NFTs mais rien ne semble désormais pouvoir empêcher l’avènement de ces jeux P2E et de façon plus générale des métavers.

Les métavers et leurs NFTs

Les métavers sont des mondes virtuels dont les plus prometteurs se développent pour l’instant dans ces jeux P2E. Mais à quoi pourrait ressembler le métavers ultime dans lequel nous pourrions nous immerger depuis nos canapés en enfilant des casques de réalité virtuelle ? Et paradoxalement ce monde virtuel libéré de nombreuses contraintes ne sera-t-il pas plus attrayant pour les nouvelles générations que ce monde réel peuplé de tannantes et craintives silhouettes humaines portant des masques en tissu ? D’ailleurs ne pourrait-on pas créer un monde imaginaire aussi extraordinaire que l’oasis de Ready Player One ? (si vous ne l’avez pas encore vu, ce soir c’est popcorn et film visionnaire de Steven Spielberg). Ne pourrait-on pas aussi recréer notre monde actuel sous forme de réalité augmentée dans lequel déambuleraient nos avatars ? C’est en tous cas ce sur quoi travaille actuellement Facebook et Marc Zuckerberg.

Youtube video thumbnail

Une chose nous semble certaine : les réponses à ces questions vont arriver beaucoup plus rapidement que ce que nous imaginons. Et plus que de faire de simple balades dans ces métavers au pied des pyramides d’Egypte ou en haut de l’Everest, nous pourrions y faire des rencontres, y travailler, y ouvrir des magasins, y dépenser notre argent pour des biens ou services rendus dans le métavers comme dans la vraie vie… Ainsi nous pourrions y échanger socialement et économiquement avec d’autres avatars tous décomplexés et libérés de nombreuses contraintes sociales, obligations légales et limitations physiques. Si cela vous semble irréaliste, sachez que ça ne l’est pas pour ceux de plus en plus nombreux qui achètent des NFTs purement collectionnables ou artistiques.

En effet nous vous parlions précédemment des NFTs dits “utility tokens” qui peuvent être utilisés pour générer des revenus dans des jeux vidéos. Il en existe d’ailleurs d’autres, similaires, qui permettent de revendiquer des droits d’auteurs ou de propriété sur des musiques ou des résidences en location par exemple. De nombreux propriétaires pourront ainsi se partager les sources de revenus d’un bien dont ils sont propriétaires en commun, à l’aide de contrats intelligents. Ce type de jeton est généralement appelé “Security Tokens” car ils s’apparentent à des instruments financiers. Mais il existe aussi une autre catégorie de NFTs purement artistiques et collectionnables et dont on pourrait naïvement croire qu’ils ne servent à rien. D’ailleurs c’est un NFT purement artistique créé par Beeple et intitulé “Everydays – The First 5000 Days” qui a battu tous les records en étant adjugé aux enchères aux prix de 69 millions de dollars. Sacrément cher payé pour quelque chose qui ne sert à rien vous ne trouvez pas ?

Pour comprendre cet engouement, notons tout d’abord le fait que l’art en plus d’être en constante évolution est tout à fait subjectif. Dès lors les nouvelles générations ne pourraient-elles pas apprécier des formes d’art très différentes de celles des générations précédentes ? Malgré votre bonne foi vous avez tout de même du mal à déceler le côté artistique de certains NFTs tels que les CryptoPunks, basiques, pixélisés et générés algorithmiquement ? C’est normal et pour tout vous dire, nous aussi. Mais alors pourquoi certains dépensent-ils des millions de dollars pour les acquérir ? Ces NFTs n’auraient t-ils pas une utilité ?

nft crypto punk
Le CryptoPunk #9998 vendu pour 530 millions de dollars le 28 octobre 2021.

En y réfléchissant la réponse à cette dernière question est pourtant évidente : les sommes folles dépensées dans ce type de NFTs sont symptomatiques du besoin profond qu’a toujours eu l’Homme d’exprimer un statut social ou d’afficher l’appartenance à un groupe. Il existe de nos jours de nombreuses façons de le faire. Certains hommes achètent des montres à plusieurs dizaines de milliers d’euros dont on pourrait naïvement croire que leur simple utilité est de donner l’heure. Certaines femmes achètent des sacs Louis Vuitton dont on pourrait naïvement croire que leur simple utilité est de transporter des affaires personnelles. Des influenceurs affichent quotidiennement le statut social que leur audience rêve d’atteindre en publiant les photos de leurs derniers achats d’objets de luxe. Des adolescents dépenses des fortunes pour revêtir un simple “skin” n’ayant aucune autre utilité que de modifier l’apparence de leur avatar dans des jeux vidéos tels que Fortnite. Que l’on aime ou pas, ces attitudes sont symptomatiques de ce besoin semble-t-il humain d’exprimer son statut social et d’identifier celui des autres. Demain, où et comment exprimera t’on nos statuts sociaux si ce n’est en affichant dans le métavers et aux yeux du monde entier des NFTs particulièrement rares, beaux ou inabordables ?

Les limites de ce futur parallèle et digital sont celles de l’imagination et dans ces métavers chacun pourra devenir qui il veut sans réellement devoir accepter qui il est. Si vous doutez du besoin pour l’homme de se créer une réalité alternative sachez que Minecraft est le jeu le plus vendu de tous les temps. Nous sommes persuadés que ce serait une erreur d’ignorer le défi pour l’Homme et pour nos économies que représente l’avènement de ces mondes digitaux financiarisés. L’utilité réelle et sociale qu’auront les NFTs dans ces métavers nous semble évidente et c’est pour vous aider à appréhender l’émergence rapide de cette 4ème dimension que nous avons créé Tokize.com.