L’Autorité européenne des marchés financiers, ou AEMF, a mis en évidence la nature très concentrée des échanges de crypto-monnaies. Elle souligne également les risques potentiels qu’ils posent pour l’écosystème financier au sens large.

Les recherches de l’AEMF indiquent qu’environ 90 % des transactions en crypto-monnaies sont réalisées par seulement 10 bourses. 

Binance représentait à elle seule environ la moitié du volume total des échanges. Sa part de marché est cependant tombée à 40 % en décembre 2023. Elle n’a cessé de diminuer depuis fin 2022.

L’Union Européenne préoccupée

Dans un rapport publié le 10 avril dernier, il se mentionne que l’UE se prépare à mettre en œuvre le MiCA. Il s’agit du premier cadre réglementaire d’envergure au monde pour les crypto-actifs.

Bien qu’une telle concentration puisse améliorer l’efficacité, elle soulève également des préoccupations quant aux conséquences d’une défaillance ou d’un dysfonctionnement important d’une bourse.

L’AEMF affirme que la concentration est une préoccupation majeure. En effet, un seul actif ou une défaillance d’échange pourrait avoir un impact important sur tout l’écosystème. 

En effet, l’autorité indique dans son rapport que les dix premières bourses exécutent environ 90 % du volume total des transactions. Binance représente la part la plus importante. La société traite un volume de plus de 3 700 milliards de dollars, soit une part de marché de 49 %. Le second, Upbit, n’a enregistré qu’un septième de ce volume.

Cependant, au fil du temps, cette concentration s’est accrue. En 2019, elle s’élevait à 54 % et, selon les dernières données de l’AEMF, elle a grimpé à 73 %.

Le rapport souligne également que l’Euro a une présence limitée dans les échanges de crypto-monnaies malgré l’annonce de la réglementation MiCA. Cependant, étant donné qu’il vise à renforcer la protection des investisseurs, ce dernier pourrait constituer un moteur de croissance potentiel une fois mis en œuvre en 2024. 

Les limites des investissements en crypto-monnaie

L’AEMF a expliqué que la répartition de la monnaie fiduciaire reflète une forte dépendance à l’égard du dollar américain et du won sud-coréen en tant que porte d’entrée et de sortie du marché.

L’euro ne joue qu’un rôle mineur. L’annonce du règlement MiCA n’a pas entraîné d’augmentation des transactions en euros jusqu’à présent.

De plus, l’AEMF réfute l’idée que les crypto-monnaies agissent comme des refuges sûrs en période de stress du marché. Ces dernières sont en effet corrélées avec les actions. Elles manquent également de stabilité par rapport à l’or.

Le MiCA était proposé pour la première fois en septembre 2020. Le Parlement européen l’avait approuvé en avril 2023.

D’ailleurs, son but est d’ouvrir une nouvelle ère de réglementation des crypto-actifs, soulignant l’importance croissante de l’industrie dans le secteur financier.

Le MiCA s’applique à tous les crypto-actifs, y compris les titres et la monnaie électronique, qui ne sont pas actuellement couverts par les réglementations financières traditionnelles de l’UE.

Dans la mesure où l’UE s’apprête à mettre en place son cadre réglementaire MiCA dans un avenir proche, les conclusions de l’ESMA soulignent l’importance de la surveillance et de la gestion des risques dans ce secteur en pleine évolution.

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