N’imaginons pas les métavers comme des mondes complètement déconnectés du réel, bien au contraire. Si aujourd’hui les métavers s’immiscent peu à peu dans notre monde réel c’est surtout l’inverse qui devrait se produire dans les années à venir. Les personnes ou les entreprises devront inévitablement se faire une place dans ces mondes digitaux pour vivre ou survivre dans notre monde réel.
Une jeune personne ou une entreprise pensant pouvoir ignorer le métavers serait aussi naïve que ses prédécesseurs ayant choisi d’ignorer l’apparition de l’Internet à la fin des années 90. Moins de 30 ans plus tard il est devenu impossible de réserver un billet d’avion, d’acheter certains articles, de s’inscrire au concours d’une grande école ou même de déclarer ses impôts sans utiliser Internet. Quant aux entreprises, celles dont la présence en ligne est la plus importante montrent, dans tous les domaines, des croissances supérieures à celles qui y sont moins exposées. Pour les réfractaires l’adoption n’est plus une affaire de choix mais d’obligation.
Si les prédictions se confirment, le monde entier passera bientôt plus de temps dans le métavers que sur les réseaux sociaux par exemple. Ces mondes digitaux pousseront les aspects de la socialisation digitale bien plus loin que leurs ancêtres. C’est ce qu’à compris Facebook en se renommant Meta mais c’est aussi ce que sont entrain de comprendre de nombreuses autres entreprises dans tous les domaines. Car si les humains ont besoin de relations sociales, les entreprises ont quant à elles besoin de clients. Si ces clients potentiels passent plus de temps à socialiser dans ces métavers c’est alors dans ces mondes digitaux qu’il faudra aller les chercher en y dépensant des budgets publicitaires et en leur permettant d’y acheter des produits.
Ainsi la banque Morgan Stanley anticipe déjà un marché de 8 trillions de dollars dans le métavers et une croissance du marché des NFTs de 300 milliards de dollars cette année ou encore une part de marché de 10% pour le métavers dans le domaine luxe d’ici 2030 (simplement via la vente de NFTs). Il va donc sans dire que chaque entreprise se doit d’établir dès à présent une stratégie de développement dans le métavers, pas seulement pour vendre des NFTs utilisables dans ces mondes digitaux mais aussi pour continuer à vendre des articles dans monde réel. La chaine de distribution américaine Walmart l’a bien compris en permettant à ses clients de faire ses courses en ligne dans le métavers :
C’est aussi dans le métavers que H&M envisage de vous vendre ses articles.
Les Amazon, eBay, Zalando et autres sites de vente en ligne ont du souci à se faire s’ils n’établissent pas d’ores et déjà une présence dans ces métavers. C’est en réalité l’ensemble des entreprises qui ignorent aujourd’hui l’apparition de cette 4ème dimension qui seront les grandes perdantes de demain.
La meilleure définition du métavers et de son lien au réel a peut-être été donnée par cette personne : “La réalité virtuelle signifie que vous êtes dans votre propre petit monde… mais vous êtes ici aussi [NDLR: dans le réel]”.